En mai...fais ce qu'il te plait !

Si la météo n’en fait qu’à sa tête pour un mois de mai, les Castagnolets aussi ! Puisque le parcours du Tour de Belle Ile est réduit, l’équipage l’achèvera certes mais repartira accomplir, de nuit, le grand tour qu’on lui a promis !

C’est donc sous une pluie et une grisaille peu habituelles pour un mois de mai que l’équipage de Castagnole se retrouve samedi matin pour partir à l’assaut du Tour de Belle-Ile qui fait son grand retour après 4 années d’absence. Au programme, de la pluie et un vent d’est de 20-25 knts qui doit baisser et tourner ouest dans l’après-midi. Jusqu’à la veille au soir, les fichiers météo indiquent de fortes différences les uns avec les autres et c’est finalement sur le P’tit Tour que la direction de course décide de faire partir l’ensemble des inscrits.

Pour l’occasion, Castagnole accueille deux nouveaux, Bertille et Yvan qui s’occuperont respectivement de l’avant et de l’embraque. Pascal est à la GV, Axelle au Piano et JB s’initie à la navigation. Camille répond également présente malgré un bras diminué suite à un match de tennis endiablé… et un œil endolori par une manœuvre à l’avant du bateau. Michel est aux manettes pour orchestrer ce joyeux monde.

Nous partons du Crouesty et approchons la longue ligne de départ, mouillée au sud du Petit Trého. Après un départ très correct, Castagnole file sur la Teignouse au bon plein et laisse la bouée bâbord du chenal et la cardinale Gouée Vas Sud à tribord. En descendant vers la bouée des Poulains, de rares spis viennent colorer la flotte et la distraire par leurs départs au lof. Après une certaine hésitation et un gréement du spi quelque peu douteux, nous restons raisonnables et gardons la toile au sec : peu à gagner et beaucoup à perdre. Malgré deux bateaux qui nous refusent la priorité à l’approche de la bouée, nous virons les Poulains et entamons nos bords de près pour la descente de la côte nord de Belle-Ile. Une prise de ris s’impose, et, c’est en plein dans la manœuvre que la perche IOR de Castagnole décide… de quitter le navire ! Cela nous vaudra l’accomplissement d’une belle manœuvre de l’homme à la mer pour la repêcher et la perte de précieuses minutes à l’arrivée. Mais Castagnole repart de plus belle, dans des conditions que ce bateau affectionne particulièrement. A l’approche de la bouée mouillée à proximité de la cardinale des Galères, un virement effectué un peu tard entraine une légère sortie du cadre, ce qui nous fera de nouveau perdre quelques secondes. Après avoir hésité à remonter par la Teignouse, nous décidons finalement de rentrer par le passage des Beniguet. Castagnole franchit la ligne d’arrivée à 15h22 après 5h07 de course et s’empare de la 7e place en Osiris A !

Bravo à l’équipage pour ce classement honorable et pour avoir bravé le mauvais temps avec enthousiasme et bonne humeur !

En guise de récompense et de pause avant de repartir pour la nuit, nous nous octroyons une délicieuse navigation dans le Golfe du Morbihan. Nous remontons jusqu’à la pointe du Toulindag, au nord de l’ile aux moines, où Camille nous montre qu’il est tout à fait possible de prendre un coffre à la voile avec un bras et un œil en moins. Puis, c’est autour d’un bon saucisson que nous débriefons la course, préparons le parcours de la nuit et organisons les quarts.

A 20h, nous quittons notre coffre pour pouvoir sortir du Golfe avant la basse mer de 21h. Les quarts commencent : Axelle à la barre, JB à la navigation, Camille et Yvan aux manœuvres gèrent la sortie entre cailloux et courants sous l’œil attentif et observateur de Michel. Les rares rayons de soleil de la journée nous offrent de superbes lumières sur les verdoyantes îles du Golfe. Un spectacle dont on se lasse difficilement !

En vue de l’Armen, l’équipage s’entraine à faire (bien) marcher Castagnole lorsque Michel se repose : navigation, veille, réglages, finesse à la barre… l’attention doit être constante. La bascule et la molle annoncées pour la fin d’après-midi ont finalement lieu en début de soirée et c’est ainsi que la descente vers la Teignouse s’effectue au près dans moins de 10kts. Après la Teignouse nous tirons un long bord jusqu’à la pointe des Poulains et prenons un ris lorsque le vent fraichit pour s’établir à 15kts. Nous contournons largement la pointe des Poulains vers 1h du matin. Le ciel est couvert, la nuit est fraiche et les quarts s’enchainent malgré la fatigue qui s’installe, et pour cause, certains se font grapiller 30 minutes de sommeil… qu’ils sauront revendiquer une fois rentrés à terre. A 4h, les étoiles percent les nuages et nous libérons le spi de sa chaussette après avoir passé l’extrémité est de Belle-île. Au petit matin, le lever de soleil et ses lumières d’or suspendent le temps ; nous sommes seuls sur une mer calme, dans le silence du matin, Bertille peut se rêver de nouveau sur les mers de Polynésie (ou de Marie Galante.. ?) et nous rentrons sous spi en enchainant quelques empannages avant un petit-déjeuner bien mérité.

Conformément au routage, nous rentrons pour 8h au port. Nous débriefons autour d’un café bien chaud puis rangeons le bateau. C’est à Keret que la vraie récompense nous attend : un délicieux poulet aux légumes cuits dans la marmite norvégienne de Michel. Un régal pour conclure un intense week-end de navigation de plus de 100 milles.  

Merci au bateau, merci à Michel et merci à tout l’équipage. Aventures à suivre dans quelques jours sur l’Armen Race.. !